Depuis que j’ai
créé ce blog il y a quelques années, je n’ai pas cessé d’être dans les yoyos de
poids. Ayant longtemps souffert de troubles de comportement alimentaire, il est
évident qu’on n’en guérit pas facilement … si tant est qu’on en guérit
réellement un jour !
Ce blog
était avant tout un moyen pour que j’arrive à m’accepter, à continuer à faire
vivre mon amour pour les fringues même en dépassant la taille 38. Mais j’ai
également longtemps parlé de perte de poids, de sport, d’hygiène de vie … et je continuerai ! Parce que j’ai clairement
à cœur de montrer qu’être ronde n’empêche pas de prendre soin de son corps.
Pourtant,
actuellement, j’avais envie de parler d’autres choses. Du fait d’être ronde, ou
même simplement du fait de grossir, et de la culpabilité que ça entraine
systématiquement.
La société
dans laquelle on vit connait le plus haut taux de surpoids et d’obésité. Et
pourtant, on n’a jamais autant tapé sur les doigts des gros, et des gens en
surpoids en général.
J’ai grossi
ces derniers temps. C’est un fait. Ce n’est pas un drame en soi même si bien
entendu, ce n’est jamais agréable de prendre du poids quand, la plupart du
temps, on cherche à en perdre. J’ai grossi pour des raisons qui me regardent
mais en plus de devoir gérer les soucis initiaux, la déprime de voir son corps
changer, on doit en plus supporter et vivre avec la culpabilité qui nous ronge.
Culpabilité, oui. Mais coupable de quoi ? Coupable d’être soi.
En fait, ces
derniers jours, ces dernières semaines, j’en étais même à refuser ou à trouver
des excuses pour ne pas voir mes amies. Pour ne pas qu’elles voient que j’ai
grossi, que j’ai changé.
La société
nous pousse à penser que parce qu’on dépasse la taille « réglementaire »,
on est fautif. Et ce n’est pas dans ma tête, des exemples, j’en ai à la pelle :
- Le coach à la salle de sport qui me demande ce
que je mange alors même que je ne lui ai absolument pas indiqué que je voulais
perdre du poids.
- La voisine qui parle de sa petite belle fille à
qui veut l’entendre en soupirant qu’elle a pris 15 kg depuis qu’elle habite
avec son fils chéri.
- Le médecin et sa grossophobie ordinaire. ( Mon
témoignage ici )
- Les magasins qui n’ont pas ta taille, comme si
tu ne méritais même pas de t’habiller.
- Les seules filles rondes dans les films qui sont
soit le personnage comique de l’histoire, soit souffrent de troubles
alimentaires ... mais qui ne sont jamais jamais le personnage glamour et sexy de l’histoire.
- Les regards désapprobateurs des petites vieilles dans la rue lorsqu'on ose porter des choses courtes avec des cuisses dodues.
- Les copines qui sont tellement plus minces que moi & qui parlent de l'horreur des kilos qu'elles ont pu prendre ...
- Les commentaires grossophobes absolument immondes sur les articles, dans les émissions diverse & variées à base de commentaires brillants comme "si t'es grosse, arrête les burgers" ...
- Et j'en passe ...
Alors que
non, on n’est pas moins "quelque chose" du fait d’être ronde. Etre grosse ne rend
pas la personne que je suis moins intelligente, moins gentille, moins drôle,
moins jolie qu’avant. Ou en tout cas, je ne pense pas. J'espère pas. Une amie m'avait d'ailleurs dit qu'elle me trouvait moins jolie, moins vivante et moins joviale alors que j'avais perdu quelques kilos. Comme quoi ...
Ce n'est pas parce qu'il n'est pas/plus à la mode d'être ronde actuellement que je devrais avoir honte de ce que je suis.
Prendre soin de soi, essayer de s'aimer avec 10kilos en moins, 10 kilos en plus, mais se respecter et arrêter de culpabiliser.
