Avancer, s'épanouir, grossir, maigrir, vivre.

Le lâcher prise. Ce concept m'était assez inconnu jusqu'il y a quelques temps. J'en ai beaucoup parlé, j'ai cru que j'avais réussi mais je ne l'avais jamais vraiment connu.
Et aujourd'hui, je sens que ça arrive, que je touche du doigt ce concept. Je me sens tellement , mais tellement plus sereine vis à vis de mon alimentation & de mon corps. Et ça fait un bien fou.



Je ne l'ai jamais cachée et je n'en ai absolument pas honte : je travaille avec une diététicienne qui est vraiment extraordinaire depuis maintenant presque 3 ans. Elle m'apporte énormément, on a beaucoup échangé sur la relation que j'entretenais avec la nourriture.
J'ai longtemps idéalisé le temps de l'anorexie, période qui pourtant n'avait rien d'enviable. Ce sentiment d'être mince, ça fait bien 10 ans que je ne l'ai pas connu. Et j'ai toujours voulu y retourner, consciemment ou inconsciemment. Chaque année, depuis la fin de l'anorexie, j'alternais des périodes de boulimie non vomitive et de restrictions alimentaires par des régimes de toutes sortes. Mon corps en est sorti un peu caboché. Je ne suis pas certaine de l'avoir autant abimé que durant mes années de vomissements mais je pense que ça n'a rien arrangé.

Cet été, je suis partie en voyage. Et pendant des mois et des mois auparavant, j'ai appréhendé ce voyage en m'imaginant me gâcher mon moment parce que j'étais grosse.
J'en ai d'ailleurs parlé à de nombreuses reprises sur instagram et j'ai eu des messages compréhensifs absolument adorables mais également des messages agacés de personnes qui me disaient que je ne devrais même pas penser à ça. Je conçois que lors de la préparation d'un tel voyage, le poids et la circonférence de nos fesses ne devraient même pas nous inquiéter (à part pour les sièges pendant le vol ...). Mais là, me ruiner un peu mon voyage à cause de mon physique, je l'ai déjà vécu. Et je n'avais pas envie de faire subir ça à Antoine. Donc j'ai été à la gym pendant des heures en prévision de ce voyage. Et j'ai perdu peu de poids, au terme de ces heures et d'heures passées à la salle de sport. Vraiment c'était peu et je savais que j'allais reprendre quasi le double une fois aux Etats-Unis.
Une fois titularisée, j'ai relâché un peu la pression, j'ai ralenti le sport, j'en ai profité pour me poser et finir de préparer notre voyage. Et nous sommes partis. Je vous en reparlerai très vite de ce voyage qui était dingue, encore mieux que le premier.

Mais pour faire court ( est-ce que je suis capable de faire court ?...) : j'ai lâché prise. Totalement. J'ai décidé de ne pas  me préoccuper des calories, de ne pas me préoccuper de faire des squatts le soir (j'en avait fait une centaine à mon dernier voyage ... à froid et je ne pouvais plus marcher le lendemain haha) , de ne pas m'occuper de savoir si j'allais manger plus light le soir. J'ai juste mis un point d'honneur à m'écouter & à ne pas manger si je n'avais pas faim. C'est tout. Et j'ai profité. J'ai mangé des burgers & des pizzas à Vegas et LA. J'ai mangé du raisin avec du chocolat dans le van au Grand Canyon. On a marché. On a nagé. On a bougé. Et je n'ai pas pensé à me flageller parce que j'étais grosse. C'était un bonheur simple de ne pas me préoccuper de mon poids pendant 3 semaines. 

Résultat ? En rentrant, je suis montée sur le balance avec un peu d'appréhension. Et j'avais perdu quelques kilos. Je n'ai pas spécialement envie de parler du nombre de kilos perdus depuis un an pour plusieurs raisons. Déjà, je ne veux pas qu'on me dise que c'est bien, que c'est mal, que c'est trop, que ce n'est pas assez. Ensuite, je ne veux pas qu'on se compare à moi. Je me suis trop comparée aux autres qui avaient perdu du poids alors que je n'en perdais pas pour infliger ça à mes lectrices. 

Mais là, j'ai réalisé que la seule manière pour moi de perdre du poids ... c'est de l'oublier justement. On me l'avait dit. Tout le monde me l'avait dit : "B arrête de te prendre la tête. Tu perdras quand ton corps et ta tête l'auront décidé", "Tu vois bien que ça ne sert à rien , tu manges bien, tu fais du sport. Essaye de relâcher la pression, tu ne perds rien à essayer". Mais cette peur de lâcher prise ne me quittait pas. Sauf que, force est de constater que je dois continuer. Même si je ne perd plus. Mais pour ma santé physique et surtout morale. 

Ma diététicienne m'a dit que j'étais guérie. La guérison, j'ai longtemps cru que j'y étais. Alors que je n'y étais pas du tout. Aujourd'hui, je sens que je suis sur le chemin de la guérison. Profondément. Mais je n'ose plus dire que ça y est, que plus jamais je ne rechuterai. J'essaye de me faire confiance, de me prendre par la main, d'aimer ce corps, de me pardonner, d'avancer.

Perf : Castaluna 

Robe : Kiabi

Bottines : Zalando