Se réapproprier le mot "grosse"

1 avril 2018

 

 Hello,

Aujourd'hui, j'avais envie de vous parler de ce qui m'est arrivé en classe récemment. Je ne parle jamais de ce qui s'y passe : le secret professionnel d'une part, et puis aussi parce que je veux vraiment distinguer mon métier de ce blog. Pourtant, en tant que maitresse, je vis au quotidien plein de belles choses qui me font avancer aussi et qui me font réfléchir dans ma manière d'être en tant que professionnelle, mais aussi en tant qu'individu à part entière.


Il y a quelques jours, un élève vient demander à me parler en aparté. Il est gêné et me dit qu'il a perçu une conversation entre des élèves de CM2 se posant la question si j'étais grosse ou pas. Très étonnamment, je n'ai pas eu envie de pleurer. J'étais même plutôt amusée et attendrie par cet élève prévenant qui a cru qu'on attaquait directement sa maitresse. Je lui ai dit qu'il était gentil, mais que ce n'était pas grave, que je savais que je l'étais, que ça ne m'empêchait pas d'être jolie, intelligente, gentille, que c'était juste un aspect physique mais que je n'allais pas me rendre malade pour ça. Notre projet d'école réside autour du vivre ensemble, de la différence de l'autre, de la tolérance. Et ça tombait à pic : j'ai eu envie de leur en parler, à toute la classe. Le lendemain, j'ai décidé d'en parler ouvertement, à toute la classe. Certains élèves étaient très étonnés que j'utilise le mot "grosse" , ils ont d'ailleurs tous fait des grands yeux. Ce mot a une telle connotation négative qu'ils ne pouvaient pas imaginer que je l'utilise, qui plus est en parlant de moi. Quelques élèves ont sauté sur l'occasion pour me dire que "non bien sûr que non, vous n'êtes pas grosse maitresse". Alors si, je suis grosse. Parfois c'est plus dur , parfois j'assume et parfois pas. Mais on vit dans une société grossophobe ( non je n'ai pas employé ce terme devant eux ... ;) ) et c'était intéressant d'expliquer que les normes de la société actuelle influent sur notre propre représentation de notre corps, sur ce qu'on pense être beau ou acceptable. On parle de l'alimentation en sciences ( & en anglais aussi ! ) et on parle de l'obésité, du surpoids notamment. Mais jamais on a évoqué le fait que d'une le surpoids n'était pas forcément inhérent à l'alimentation, et aussi que le fait d'être en surpoids n'avait rien à voir avec la beauté ou la valeur d'une personne.

Quand j'avais l'âge de mes élèves, je pensais que la pire chose que je pouvais devenir , c'était ... grosse. Et je ne veux pas qu'ils pensent à ça de cette manière . Déjà parce que je pense qu'il y a des choses plus importantes à penser à 10 ans, et aussi parce qu'il n'y a pas meilleur moyen que de le devenir qu'en y pensant autant. Alors oui, je pense qu'il faut en parler aux élèves le plus tôt possible. Les troubles alimentaires commencent de plus en plus tôt, les régimes également. Alors, je ne dis pas que j'empêcherai le développement d'éventuels troubles alimentaires chez mes élèves. Je pense juste que ça peut être intéressant d'entendre un autre discours, loin des discours de l'industrie du régime, loin des discours d'une société grossophobe, plus près de l'amour de soi ...

Evidemment, à force de parler, j'en oublie de vous parler de mes vêtements. Alors, pour faire court, je vous présente ma nouvelle robe longue que je ne pense pas lâcher du printemps. Elle vient de Kiabi et pour une fois, elle est encore en ligne sur le site ... C'est de la collection standard, mais je rentre large dans le 46 ! Donc on n'hésite pas à essayer !

Robe : Kiabi *
Veste :Marque inconnue trouvée aux Etats Unis
Bottines : Zalando







1 commentaire

  1. Tu as le bon état d'esprit et c'est génial d'avoir parlé ainsi de ce sujet à tes élèves !
    J'adore ton style et tes looks avec robes, collants et bottines. Tu es élégante, féminine et rayonnante. :)

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Merci pour vos p'tits mots. <3

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